Le mouvement est parti de France à la fin d'avril et il est en train de gagner l'Europe : au sein de la diaspora juive, une minorité courageuse et méritante, composée d'intellectuels de gauche et de centre gauche pour l'essentiel, a décidé de rompre le silence qu'elle s'imposait, de sortir d'une passivité qui lui pesait.
Elle a donné de la voix, lancé un « appel à la raison », créé un « J Call », qui suscite, déjà, un écho favorable en Israël même.
Beaucoup d'entre vous le savent : en avril 2008, au sein de la diaspora juive américaine - 40 % des Juifs du monde ––, a vu le jour « J Street ». Créé par des Juifs américains de gauche et de centre gauche entrés en rébellion contre l'American Israel Public Affairs Committee (Aipac), trusté par la droite et l'extrême droite, J Street est devenu, en deux ans, un contrepoids à ce lobby tout-puissant qui avait pris la politique étrangère américaine en otage.
Avec prudence, les membres de J Street approuvent les initiatives du président Obama au Moyen-Orient et tentent de contrebalancer, auprès de l'opinion américaine, l'extrémisme du tandem Netanyahou-Lieberman.
Les auteurs français et européens de « l'appel à la raison », signé déjà par près de dix mille personnalités juives parmi les plus influentes, ont décidé d'emprunter la même voie.
Ils commencent par se définir :
« Citoyens de pays européens, juifs, nous sommes impliqués dans la vie politique et sociale de nos pays respectifs. Quels que soient nos itinéraires personnels, le lien à l'État d'Israël fait partie de notre identité. L'avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent. »
Et ils demandent :
« Que l'Union européenne, comme les États-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien. L'Europe, par son histoire, a des responsabilités dans cette région du monde. »
Notez-le, car c'est le plus important : pour la première fois, en grand nombre et publiquement, des personnalités juives demandent qu'on fasse pression « sur les deux parties », c'est-à-dire, essentiellement, sur Israël.
C'est courageux et c'est raisonnable. [Lire en intgralite sur Jeune Afrique l'intelligent]
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