mercredi 28 avril 2010

Réaction - Polémique : les patrons étrangers sont-ils trop nombreux ?

Réaction de Davy N.

Bonsoir Patrick,
L'article en question a attiré mon attention dans la presse camerounaise, et je trouve que de se poser la question de la camerounisation des postes, n'est pas illusoire, à condition de mettre les choses dans le bon sens:

- En général, c'est l'actionnaire majoritaire dans un capital, qui désigne le Directeur Général. Par conséquent, tant que la majorité du capital sera fourni par des étrangers, il ya des chances pour qu'ils mettent leur "frère" à la tête. Même le boutiquier sénégalais au coin de la rue met son frère à la caisse non, je ne parle pas du libanais et des chinois...

- Les entreprises para-publiques ont un statut assez spécial, et à ce moment c'est à l'Etat de désigner (par Décret Présidentiel) le Directeur Général. Après des exemples dramatiques, on est arrivé à conclure qu'un Camerounais serait plus tenté qu'un expatrié, en ce qui concerne la corruption, les marchés fictifs, etc. Mais l'on sait bien si on est honnête, que le diplôme ne saurait être le seul critère d'évaluation pour juger de la compétence de quelqu'un. Pas la peine de revenir sur les cas de brillants diplômés de grandes école qui ont fait un FLOP à la tête de grandes structures, puisque le diplôme est la présomption de compétence, et le rang, la preuve qu'on a bachoté mieux que les autres.

- Le poste de Directeur (et c'est encore plus vrai pour le Directeur Général) bien plus que la compétence technique, se joue sur le sens du contact (le fameux réseau), l'expertise en matière de résolution des conflits, de gestion de la pression, de l'anticipation, etc. Toutes choses qui découlent de l'expérience, de la maturité d'esprit et de l'intégrité de chacun.
Je ne pense pas qu'un voleur, payé même à 20 millions le mois, cesse de voler. Du coup je ne suis pas cartain que la question se pose dans le sens de la nationalité ou de la race. Il ya une floppée de camerounais qui dirigent de grosses multinationales à Londres, à Paris, à Johannesburg et ailleurs. Il ya des expatriés qui ont été de piètres managers au Cameroun, donc...
Peut-être que c'est finalement l'environnement, comme l'affirment les sociologues, qui fait de l'individu ce qu'il est.

Il ya donc certainement de meilleurs gestionnaires dans des entreprises qui définissent des besoins clairs avant de recruter, qui dressent des plans de carrière basés sur des évaluations liées à des objectifs clairs qui découle d'une vision partagée, qui respectent la méritocraie basée sur eperformances évaluées, qui mettent un point d'honneur à des contrôles/audits et aux sanctions qui devraient en découler.

Imposer des Camerounais à la tête de nos structures, serait déplacer le problème, car la compétence n'a pas de race, encore moins d'ethnie. La performance et la méritocratie résolvent les injustices, car les faits sont têtus, comme disent les comptables! Si l'Etat veut donner des postes de responsabilité à des fils et filles du pays, il doit assainir radicalement l'environnement, car pendant que certains rient des déboires de ceux qui sont pris par l'Epervier d'Etoudi, ils consultent leurs comptes remplis des sous des contribuables. Qui faut-il donc le plus plaindre?

PS: Ceci est un point de vue, et comme un éditorial, il a l'avantage de n'engager que moi.

Amicalement.
"You become what you think" Buddha


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